Les différentes solutions proposées sont issues de l’ouvrage Autoconstruire en réemploi d’Audrey Bigot et Martin Barraud. Elles ne contiennent pas de produits issus de la pétrochimie. Exit les solvants, vernis, laques. Avant d’appliquer une protection, le bois doit être brossé et/ou nettoyé à l’eau. Si un traitement (peinture, vernis…) est préalablement appliqué, il faudra l’enlever par ponçage ou rabotage.
Les huiles
Les huiles s’appliquent facilement et ont l’avantage de s’entretenir rapidement : un simple brossage est à effectuer avant le rehuilage.
Huile de lin
Très peu chère, elle a un rendu assez jaune et offre une protection moindre par rapport aux mélanges d’huiles. Une dilution à l’essence de térébenthine permettra à l’huile de lin de mieux pénétrer le bois.
Attention : l’huile de lin est auto-inflammable ! Après essuyage, les chiffons doivent absolument être rincés puis mis à sécher à plat.
Mélange d’huiles prêt à l’emploi
Ce sont des produits transformés à partir d’éléments naturels, on les trouve dans les magasins de matériaux écologiques. Ils peuvent être incolores, teintés et retarder le grisaillement du bois. On les applique en fine couche, au spalter puis on essuie le surplus au chiffon. Attention : ils contiennent couramment de l’huile de lin et son donc aussi auto-inflammables.
Goudron de pin
Connu et utilisé depuis des millénaires, il protège le bois en extérieur et évite son grisaillement. Il permet aussi de conserver des bois enterrés ou immergés. Ce n’est pas une huile mais un goudron issu de la carbonisation du pin.
La peinture suédoise
La peinture suédoise, ou peinture à farine, est une peinture couvrante destinée à la protection des bois en extérieur. Elle est à renouveler la première année, puis tous les 10 ans. Inutile de la poncer, un simple brossage suffit avant de la rafraîchir. Pour la colorer, on utilise uniquement des pigments naturels : des ocres, des jaunes, rouges, verts, marron, bleus… Elle se cuisine dans un grand faitout avec un fouet.
Ingrédients
Pour 5 litres soit 15 à 18 m2 :
- 4 l d’eau
- 350 g de farine
- 600 à 1200 g de pigment
- 100 g de sulfate
- 1/2 l d’huile de lin
- 1/10 l de savon noir
- Mélanger la farine avec un peu d’eau, puis délayer dans le reste de l’eau pour éviter les grumeaux.
- Faire cuire à feu doux, en remuant, pendant 15 min. Le mélange épaissit et on obtient une colle de farine.
- Ajouter les pigments. Selon leur quantité et leur pouvoir couvrant, la quantité peut varier de 15 à 30 % de la quantité d’eau.
- Ajouter le sulfate de fer, remettre à cuire 10 ou 15 min en mélangeant bien pour que la peinture n’accroche pas.
- Ajouter l’huile de lin et recuire 15 min.
- Ajouter le savon noir et laisser refroidir avant utilisation.
Le bois brûlé
C’est une technique japonaise (yakisugi ou shou sugi ban) de protection du bois. Elle est aussi utilisée en France depuis des décennies pour protéger les piquets de clôture. Ce traitement accroit la résistance aux UV, au feu et aux insectes, etc.
- Brûler le bois au chalumeau (idéal pour les petites quantités) ou au feu (on maîtrise moins le rendu mais la technique est peu onéreuse).
- Avec du fil de fer, assembler trois lames en cheminée.
- Placer la cheminée au-dessus d’un feu tout en laissant l’oxygène s’engouffrer. Manipuler avec des gants.
- Ouvrir le paquet, mouiller les lames pour arrêter la combustion et les laisser s’égoutter sur chant.
- Gratter le bois à la paille de fer, au sisal ou à la brosse métallique pour retirer le charbon et faire apparaître le veinage.
- Badigeonner à l’huile de lin ou avec un mélange d’huile, généreusement.
Donner une seconde vie aux matérieux
Audrey et Martin partagent dans ce livre des éléments concrets pour construire soi-même en réemployant des matériaux déjà existants. Avec ce guide, préserver les ressources et réduire les déchets devient économique beau et stimulant. De la compréhension des matières à la transformation de peinture, toutes les étapes de la construction sont passées en revue. L’auteur et l’autrice donnent leurs conseils pour dégoter les matériaux, les stocker et organiser le chantier.
Ils ont pu expérimenter toutes leurs techniques grâce à L’Atelier moins mais mieux qui oeuvre entre le design et l’artisanat.